mardi 9 avril 2013

Un An pour convaincre - Episode Troisième

Episode III
-La Soirée où ils ont essayé de choper des meufs étrangères.-


20h00

Ferdi:

A ce moment là, rien ne va plus.

J'ai passé un après-midi constructif et riche en émotions vidéo-ludiques, en témoigne ma superbe victoire face à Stobbart, mon rival de toujours, sur le jeu Naruto Ultimate Ninja Storm 3.
C'est donc avec enthousiasme que je m'apprête à revêtir mon équipement du samedi soir, constitué d'artefacts de charme, de puissants objets supposés m'apporter gloire et femmes dévêtues.

Or, au moment où je me penche pour récupérer mes vêtements, HORREUR!

J'ai sous les yeux un pantalon dont la poche est déchirée, des chaussures trouées et une impressionnante collection de T-shirts noirs plus ou moins propres:
impossible de capturer des pokémons légendaires (ou des filles) avec un stuff comme celui-ci.

Alias:

Le pantalon noir troué de Ferdi n'était définitivement pas en adéquation avec les exigences vestimentaires de nos soirées PCP , même si ce revers pouvait sonner le glas de l'un et la victoire assurée de l'autre.

(Je m'emporte. Il n'est que 20h. J'ai déjà bu).

Toutefois, la trop grande affection que je porte à mon acolyte, mais surtout l'effroi que je pourrais ressentir à l'idée d'attirer, seul, la chalande égarée, me pousse à le tirer de ce mauvais pas.

Badger est là, ses vêtements aussi : il était la solution.

Au grand déplaisir de Ferdi, connu pour son goût prononcé du noir , au grand plaisir de Badger et sous le regard amusé de Parker , joyeux drilles facétieux aux bons mots légendaires
(ses heureux colocataires, par la même occasion) Ferdi allait adopter la Badger 'attitude,
où la couleur prédomine.

Adieu sa propension permanente au noir : le Technicolor allait faire son apparition
( du moins pour la soirée ) .







Finalement, cette volte-face vestimentaire ne le perturbait guère, comme si elle était la promesse d'une belle rencontre , la certitude d'une victoire sur la gente féminine, l'assurance
d'une soirée PCP réussie.

Conscient que je passais peut-être à côté de la chance de ma vie
(du moins à côté d'une "party" réussie), je décide de le suivre dans cet écart de style improvisé :
de gandin fringuant, je passe donc au gothique avenant (c'est du moins ce que me sort Pornstar ,
ami de Badger).


Le muscle de la grenouille et l'oeil du tigre



La soirée PCP se transformait au fur et à mesure en soirée déguisée. Ce n'était pas plus mal.

Dès lors, abreuvés d'alcool, repus de carambars et stimulés par l'effervescence de tous nos camarades, nous sortions, déterminés, une bouteille de Leffe à la main, les conseils de nos comparses gravés dans l'autre, le chant des révolutionnaires à la bouche et le poing levé fièrement vers Paris.

Il est 21h30 : maintenant, tout devient possible !

21h30

Ferdi:

On chante d'ailleurs à tour de rôle jusqu'au bar qui se trouve dans le quartier du Panthéon, point de départ officiel du troisième épisode de "Un An pour Convaincre".







Lorsque je pénètre à l'intérieur de ce dernier (Alias s'est souvenu que c'était un bar pour mecs cools) j'ai comme un sentiment de déjà-vu.

Ce n'est que lorsque je vois une vache en haut d'une étagère que je comprends que nous sommes au cœur de l'historique Piano-Vache.

22h

Alias :

Bar légendaire de mon adolescence au même titre que la Bodeguita del Medio de Hemingway ou la Taverne de Moe d'Homer, le Piano Vache était le spot rêvé pour une soirée PCP :
l'ambiance et la musique jouait pour beaucoup, les shooters à 2 euros aussi, le shooter vodka-caramel se transformant presque en madeleine de Proust.

Ce n'était pourtant plus le cas aujourd'hui. Transformé en after work du jeudi soir pour JCD proche de l'archétype houellbecquien, le Piano Vache s'était profondément défiguré:
calqué sur une cantine d'entreprise, vidé de sa clientèle accoudée sur le bar en zinc
(ça rappellerait trop la machine à café du boulot) , annihilé par une musique d'ambiance rock underground dévoyée en musique mainstream grâce à la perfidie des vidéos discos, il ne manquait plus que les abat-jour en sacs Monoprix et un vigile à l'entrée pour rendre ce lieu quasi-hostile.


Alias "Invasion Los Angeles" aborde la chalande du Piano Vache




Malgré un regard féminin furtif, deux bières et trois voisins de table agréables, nous décidons de quitter les lieux sur le champ. Il n'est que 23 h.

00h30

Ferdi:

Notre début de soirée ressemble fortement à un préliminaire foireux, genre tu te rends compte que l'autre pue et ça te casse complètement.

Tu as beau faire semblant, te dire que dans le rush ça va passer, que vos sueurs entremêlées vont couvrir les relents de marée-basse, tu sens bien que c'est un échec.

On ne peut continuer cette soirée seuls.

Chaque bar devant lequel on passe est moins avenant que le précédent (le Student Bar en est l'illustration parfaite), ces lieux m'évoquant plus une fille ivre de fin de soirée qui chante faux plutôt qu'une princesse charnelle et arachnéenne qui me tiendrait dans ses rets par la seule force de son regard.

Et ma métaphore filée de continuer puisque ce sont de multiples coups de fil qui vont suivre cette déchéance naissante. Le téléphone, outil vital du bon chasseur de PCP, arme du séducteur moderne, ne m'est pas pour autant d'une grande utilité à ce moment.

En effet, chaque camarade sollicité répond à la négative: ce soir, il semble souffler comme un vent de démotivation générale desservant totalement nos fiers desseins.

00h30

Alias :

Paris s'était couché à minuit ce soir là. C'était du moins la sensation que l'on avait après avoir écumé tous les numéros de notre répertoire.

Une exception à la règle: José, un de mes camarades d'infortune du Cours Florent qui nous proposait une soirée ÉNORME dans une baraque ÉNORME avec des filles DÉMENTES
(je ne fais que traduire typographiquement l'enthousiasme de mon camarade, déjà présent à la soirée).

Transis d'émotion, nous étions, à cet instant, prêts à tout pour nous rendre à cette sauterie:
faire des kilomètres à pieds, marcher sur des rocs, escalader des pics , traverser des caps! Que dis-je, traverser des caps? Parcourir des péninsules !

Malheureusement pour nous, la soirée avait lieu à Mantes-la-Jolie. Hors, Mantes-la-Jolie faisait exception à la règle.

Il était 00h30: j'avais presque envie de suivre mes camarades dans leur rencard avec Morphée.

00h40

Ferdi :

Le salut vient finalement du côté d'Alias.

Deux de ses très bons amis, Verlaine et Rimbaud, sont actuellement dans un bar, Le Petit Café, tout près du Piano Vache, non loin de notre position actuelle.

Nous nous y rendons avec entrain, conscients qu'il s'agit peut-être de notre ultime chance de voir cette soirée rebondir et de nous entraîner vers des contrées pleines de luxure et de subtiles décadences.

Le lieu est classique, les prix aussi (donc bien trop chers à mon goût) et s'il y a bien quelques femmes sur la terrasse extérieur, l'intérieur n'offre qu'un champ restreint de possibilités se limitant à un couple d'anglaises , discutant joyeusement en savourant un vin blanc, sûrement formidable vu leurs mines réjouies.

Il faut savoir que pour ce soir, je tente la technique des trois voies de Naruto.

Afin que les évènements qui vont suivre cette déclaration ne soient pas trop obscures, une petite explication s'impose.

Naruto est un manga à succès ( une soixantaine de tomes parus à ce jour ) dans lequel on trouve de charismatiques ninjas aux pouvoirs incroyables, souvent assez brillamment mis en scène.

Pour utiliser ces pouvoirs, les protagonistes malaxent du Chakra (une énergie qui coule dans les veines de tout bon ninja qui se respecte).

Grâce à ce Chakra, ils peuvent utiliser un panel plus ou moins large de techniques, selon leur niveau, qui sont regroupées en trois types...

Vous suivez toujours? C'est là que ça va devenir intéressant.

Les trois types de Justus (compétences ninjas) que l'on retrouve dans Naruto, sont:

-Le Taijustu: Art de combattre au corps à corps.
Il nécessite un solide entraînement physique mais permet d'infliger de lourds dégâts directs.

-Le Genjustu: Ensemble des techniques liées à l'illusion.
Tout ce qui est manipulation de l'esprit, du rêve, se trouve ici, à haut niveau: c'est le plus puissant.

-Le Ninjutsu: Art d'utiliser les techniques ou les outils ninjas tels que les shurikens, les pièges explosifs, les parchemins magiques etc… de loin les techniques les plus fourbes.




Bien entendu, il ne s'agit pas pour moi de flanquer une rouste à la fille de mes rêves afin de la séduire: cela ne fonctionnerait sans doute pas. Il faut plutôt voir ça métaphoriquement.

Comme un exemple vaut mieux qu'une longue explication supplémentaire, mettons ceci en pratique.


Je suis assis dans le bar et je sais que derrière moi se trouvent les deux anglaises.
L'une d'elle est d'une beauté puissante, chose qui me ferait presque oublier la bouffe et le climat merdique de son pays.

Je n'ai absolument pas l'habitude d'aborder les filles du fait de la confiance plus qu'approximative que je place en moi-même, mais pour "Un An pour Convaincre", pour Alias et pour vous, je me lance, sans filet, vers les hautes sphères de la drague.

J'approche d'un pas que je veux le plus assuré possible vers la table du fond où sont placées les deux jeunes femmes.

La première voie de Naruto que j'utilise, c'est celle du Ninjutsu.

En l'occurrence mes outils ninjas sont quatre carambars qui attendent patiemment au fond de ma poche.

A peine arrivé près d'elle, je me lance dans un anglais compréhensible mais grammaticalement ultra bancal:

"Hey! Do you know "Carambar "? No? Oooooh. Ok! This a "Carambar", a sweet Candy that children eat in the… "

Je me retourne vers le barman et demande comment on dit "cours" en anglais. Il hausse les épaules .

In the pause! 

J'ai le temps de voir qu'elles sont pour l'instant captivées: je continue donc mon petit manège.

"And, in this "Carambar", you have jokes, very funny and children like it! When i was a child, I was a fan of it! But, you know… Soon it will be over, no more joke, no more "blagues", Here you are maybe a few of last "Carambars" with joke in the world… aaaaaannnd… This for You."

Et là, je leur tends deux carambars et comme je veux optimiser le rendu G.P.S. (Garçon Parisien Sympathique), j'en offre un au barman et un à la barmaid derrière le comptoir.
Ils sembleraient presque m'encourager du regard.

Il faut savoir que j'ai toujours l'armure de séduction de Badger: ma petite chemise et mon Levi's.
J'ai donc toutes les chances de mon coté.

La plus jolie me fait de grands sourires à tomber par terre, sa pote en face semble nettement plus dubitative, peut-être parce que je l'ai ostensiblement ignoré jusque là.
Ne voulant pas gâcher ma petite victoire en lançant une deuxième technique qui pourrait être un échec, je me retire, revenant vers ma table, le sourire aux lèvres.

Alias :

Ferdi avait bel et bien transformé son premier essai:

-même si la plus jolie était plus polie qu'autre chose;
-même si la moins jolie était plus polie qu'autre chose;
-même si les deux serveurs étaient encore plus polis que d'habitude;
-même si Verlaine ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas poussé la drague jusqu'au bout.

Toujours est-il que cette tentative n'était pas vaine puisque qu'elle nous avait galvanisé pour le reste de la soirée.

Plein d'entrain, nous écumions à nouveau tous les numéros de nos répertoires, quitte à perturber le sommeil des uns ou les insomnies des autres. Nouvelle victoire pour Ferdi:
Lady Sheepy et Rackham sont d'humeur badine.

Consensus parfait sur l'orientation de la soirée. Direction Châtelet.

01h30

Ferdi :

L'irish Pub de Châtelet...

On est déjà venu dans cet endroit avec Lady Sheepy et Rackham, une de ses amies que je trouve très jolie, accessoirement étudiante en cinéma !
J'avais d'ailleurs terminé cette soirée en montrant mon cul et en m'asseyant sur le billard pour montrer à quel point j'étais nul.

Il faut savoir qu'à la base, je déteste Châtelet. Pour moi, c'est la bouche de l'enfer.
J'ai l'impression que les escalators vomissent des hectolitres de médiocrité parisienne chaque minute. Tout y est dégueulasse, les gens sont stupides quand ils ne sont pas dangereux, les prix sont sales, les lieux souvent glauques. Bref, moins j'y vais, mieux je me porte.

Cela dit, cet Irish Pub suinte l'étudiante étrangère. Ce dernier regorge d'échos aux accents british, de mini-jupes scandinaves et de latine cyprine.
Nos nasaux expérimentés nous mènent donc naturellement en ces lieux.

On boit un coup et je repère assez rapidement une jolie femme qui discute avec son amie: pas de technique Ninja particulière pour cette fois, j'y vais au feeling.

Ferdinand (enthousiaste)

Hi! Where do you come from?

Bolivie (souriante)

Hi, i'm from Bolivia!

Argentine (moins souriante)

And me from Argentina!

Ferdinand (galvanisé)

Very cool! The only thing i know about Argentina it's that you have the best meat of the world and  that's you may be, by the past, an economic power like in the Paul Verhoeven' Starship Trooper, he anticipate that in the futur you will be very rich and... it's not that no?

Argentine (dubitative)

No so much.


Je tente d'ouvrir le dialogue avec Argentine même si Bolivie m'attire carrément plus:
elle est plus charnelle, plus souriante, plus pétillante et plus sexy. Elle a ce qu'il faut, là où il faut.

Ça se passe assez bien, on dit qu'on tient un blog sans préciser la teneur de ce dernier et je me dis que si ça se trouve, j'ai le PCP en face de moi.

Sauf que c'est le moment que choisissent Rackham & Lady Sheepy pour ramener leurs miches.
Du coup, je m'excuse auprès de nos nouvelles copines et je paye une tournée à toute ma bande.

Rackham (charmeuse)

Alors, ça se passe bien?

Ferdinand (résigné)

Ouais... mais mon objectif c'est de trouver des meufs à embrasser, et ça marche pas des masses.

Rackham (joueuse)

Et nous?!?


Je me dis qu'elle a raison, j'aimerais bien l'embrasser, je veux dire, y a pas de problèmes, mais Rackham a un copain et je suis un mec cool, un mec cool ça ne fait rien avec les meufs maquées
(sauf en cas de force majeure mais je vous en reparlerai).

01h40

Alias :

Je me dis qu'il a définitivement une ouverture avec Rackham, qu'il devrais l'embrasser, que rien ne peut entraver ce baiser quasi-assuré mais non, Rackham a un copain et Ferdi est un mec cool, un mec cool ça ne fait rien avec les meufs maquées.

En tout cas, nous décidons de nous engouffrer définitivement dans le sous-sol, en quête du désormais légendaire PCP ou d'un simple baiser selon les dires de Ferdi (et son ambition du moment).

Dans l'immédiat, nous recherchions une table vide!

01h50

Ferdi :

Au sous-sol, on continue à boire des coups et on tente de faire une mise en situation avec nos copines pour voir si on drague bien. Du coup, on me demande ce que je dirais à Rackham pour l'aborder.

On est face à face. Je suis supposé la regarder dans les yeux. C'est déjà un challenge pour moi.

"Tu as une beauté froide mais tu sembles cacher quelque chose de chaleureux."

Oui, je viens vraiment de dire ça.

Mon dé enchaîne deux 1 d'affilé: ça ne marche pas.

Il faut que la soirée reparte ou alors que je boive plus: les deux pourraient sans doute fonctionner correctement ensemble.

01h52

Alias :

Conscient que je ne pouvais pas faire pire que Ferdi dans cette mise en situation qui ressemblait plus à un Speed Dating qu'autre chose, je balance le premier lieu commun de drague qui me vient à l'esprit:

"C'est dingue…(temps)… Dis-moi…(temps)… Qu'est-ce qu'un…(temps)…Qu'est-ce qu'une jolie fille comme toi fait ici ?" ( suicide social !!! )

J'ai dû mettre au moins une minute pour balancer cette phrase dans son intégralité mais 1/1000ème de seconde pour déjà regretter de l'avoir sorti.

Du coup, je ne sais pas si c'est dû à la médiocrité ou l'extrême médiocrité de ma phrase, mais Lady Sheepy me dit, compatissante: "Je vais te donner quelques conseils!"

Aussitôt dit, aussitôt fait. Face à face, droit dans les yeux, elle me balance de façon hypnotique:
"Essaie la stratégie de la clope. "

Stratégie éculée au même titre que le " Tu fais quoi dans la vie ", la stratégie de la clope repose uniquement sur le fait de solliciter ou d'être sollicité pour une cigarette ou tout autre accessoire utile au processus d'allumage de cette dernière.

Le temps que Lady Sheepy me prodigue d'autres conseils, me voilà déjà en train d'escalader en trombe les escaliers, impatient de mettre en pratique cette nouvelle stratégie.

2h00

Ferdi :


Ferdi

 …

Rackham


Ferdi


Rackham

...

Ferdi


Rackham

...

Ferdi


Rackham

...

Ferdi


Rackham

...

Ferdi


Rackham

...


C'est pas qu'on ne s'est rien dit, c'est juste que je ne m'en souviens pas.

2h01

Alias :

Conscients que Ferdi et Rackham avaient énormément de choses à se dire, Lady Sheepy et moi prenions tout notre temps pour faire la connaissance de Philadelphie et Angleterre, deux étudiantes américaines et anglaises en séjour à Paris.

La clope à la main, je mets en place la stratégie de la clope (anglophones de tous les pays,
fermez vos yeux! )

Alias (sérieux)

Do you have some fire?

Philadelphie (souriante)

Yes!

Elle me tend le feu.

Alias (reconnaissant)

Thank you!

J'essaie maladroitement d'allumer ma cigarette dans le vent.

Philadelphie


Lady Sheepy (en aparté)

Est-ce qu'il a déjà allumé une cigarette?


Après une dizaine de tentatives, je parviens à allumer la moitié de ma cigarette.


Alias (sérieux et impliqué)

You're here for studies?

Philadelphie

Yes! In fact, I came here to study french!

Alias (impliqué)

Great!

Philadelphie

As same as my friend!

Alias ( TRÈS intéressé)

Great!

Philadelphie

For four months!

Alias (concerné)

Great

Philadelphie

You know The Catholic University?

Alias (sérieux)

Great…(me reprenant)…Yes…

Philadelphie

That's where I study!

Alias

Great! Like my mother (pourquoi je parle de ma mère!!!)

Philadelphie

And you? Where are you from?

Alias (confus)

From here…I mean Paris...

Philadelphie

Great!

Alias

GREEEAAAATTTTTT!!!

Philadelphie

And you study too?

A cet instant, je voulais lui dire que j'avais fini mes études de théâtre, de cinéma et d'audiovisuel, que j'aspirais à faire de la réalisation et que j'avais l'intention de monter une société de production avec quelques bons amis.

Toutefois, afin de réduire les chances de lui parler dans un anglais aussi approximatif que celui de Ferdi , je lui réponds: "YES"

Philadelphie

Great!!!

Alias (songeant au fait qu'elle avait peut-être des problèmes avec sa langue maternelle à force de répéter "great")

Awesome !!!

Lady Sheepy (dans un anglais plus approximatif)

You stay long hiiiirrrre??? 


"You're here for a long time?" pour ceux qui n'auraient pas compris.


Philadelphie

Yes!

Lady Sheepy

Cool…Last week, we have a Party…You know party? 

"Next week" pour ceux qui n'auraient toujours pas compris l'utilisation originale de la langue anglaise par Lady Sheepy...

Philadelphie (amusée)

YEEESSS….OF COOOUUUURRSE!!!

Lady Sheepy (enthousiaste)

Cool…Because you can come…you and your friend...

Philadelphie (ravie)

Great! Give me your number!

A cet instant, la scène devient surréaliste. Lady Sheepy donne son numéro puis se rétracte…


Lady Sheepy (dans l'espoir que je récupère son numéro)

En fait… Sorry…In fait…I don't rimember my phone…

Philadelphie (intriguée)

Sorry?

Lady Sheepy (s'enfonçant dans l'espoir que je récupère son numéro)

In fait…I am not sure my number…I don't remember…Take my friend.

Alias (enthousiaste)

Yes,TAKE ME…(me rétractant) I mean my phone number…

Philadelphie

Don't worry…I'll try now…

Alias (songeur)

...

Lady Sheepy (ridiculement embarrassée)

Now,…really…my phone…kaput!

Alias (en aparté)

WTF?!?

Philadelphie

Really? You know what, I'll just try…

Alias (méditatif)
...

Lady Sheepy (au paroxysme de l'embarras)

No, riillly…VERY KAPUT!!!

Philadelphie
OK. Finally, I'll take your number!

Alias (faisant semblant de ne pas comprendre)

Number?…My number…If you insist…

AU FINAL, elle avait mon numéro…AU FINAL, j'avais le sien par texto…AU FINAL, j'allais draguer sa pote…

(PS: il fallait maintenant qu'on trouve une soirée pour la semaine prochaine!)


2h30

Ferdi :

OH.MY.GOD.
Alias vient de descendre avec DEUX meufs!

Je suis scotché: une pulpeuse blonde et une merveilleuse asiatique viennent se joindre à nous.
Genre, c'est vraiment en train de se passer, elles sont vraiment là, sous mes yeux ébahis, nous saluant avec un anglais britanérotique de circonstance.

Fou battle.

On s'installe à une table mais Lady Sheepy trouve que la disposition n'est pas optimale pour qu'on puisse draguer en toute sérénité. Elle nous replace. A cet instant, je lui suis très reconnaissant.

Comme il y a de la musique, Philadelphie tapote sur le canapé à coté d'elle pour que je me rapproche et qu'on puisse s'entendre.

Ohmygod, j'vais enfin SERRER!


Alias :

La stratégie de la clope était finalement un franc succès.
Du coup, une question existentielle me traversait fugacement l'esprit : je commence par les lights ou les roulées?


2h40

Ferdi :

Je discute avec Philadelphie. Il est temps de mettre en pratique le Genjustu: la technique de l'illusion.

Je commence à lui parler dans mon anglais merdique, de tout et de rien, mais je crois que je développe une théorie intéressante car lorsque Lady Sheepy veut me parler, je lui lance un "Laisse-moi finir" intransigeant.

J'utilise toutes les subtilités de l'illusion: sourire charmeur, mouvements assurés et humour savamment placé.

A cet instant, je gagne clairement des points de charisme.

Philadelphie commence à me trouver carrément cool, en partie grâce à mon déguisement de charmeur, j'imagine! (jean levi's et petite chemise de bûcheron pour rappel).

Alias :

Ma volte-face vestimentaire semble être un franc succès auprès d'Angleterre. Elle me dit que mon T-shirt Rob Zombie est swag: je n'ose pas lui dire merci, du coup, je l'invite à  danser sur la table .



Philadelphie & Lady Sheepy sur la table



A partir de là, je ne contrôle plus rien… ma mémoire non plus...

3h00

Ferdi :

Les filles montent se chercher à boire et je me mets à danser en bas avec Rackham.
C'est à ce moment précis qu'il se passe un truc vraiment fou.

Alias et Lady Sheepy nous rejoignent. On commence à danser comme des fous, enthousiasmés par l'alcool.


Alias & ses drôles de dames



Quand Philadelphie vient vers moi, je tente la technique du Taijustu, le combat au corps à corps, en dansant tel un cabri sous acide.

Alias :

A cet instant, j'aurais pu lui dire que je connaissais les Beatles, Blur, les Ramones, Kipling, que j'étais un féru de la littérature d'Oscar Wilde et de Virginia Woolf, que j'étais fan de Danny Boyle et d'Anthony Minghella…mais non…ce que je connaissais de l'Angleterre… c'était les filles excentriques!!!

Je me sentais con…Elle se marrait…Aimait-elle les cons?

3h05

Ferdi :

Mec, je bouge mon corps comme un fou, Philadelphie me regarde, elle me kiffe?

Alias :

Je découvre avec émerveillement tout ce qu'on peut faire avec un gilet en cuir…Je l'enlève…Je le remets…Je l'enlève…Je le remets…Je l'enlève…Je le fais tourner nonchalamment avec le doigt…J'ai trouvé MON gimmick de la soirée…Ca fait rire Angleterre…Elle doit vraiment aimer les cons dans mon genre!

3h10



On commence à danser 




Ferdi :

Mec, y a des gens qui viennent danser avec nous: je suis bourré mais je crois bien qu'on est en train de devenir les vecteurs principaux d'un phénomène qui nous dépasse!

Alias :

Les mecs lâchent leur queue de billard pour ramener la leur!
Angleterre est en transe! J'ai envie de gueuler le "God Save The Queen"!



Alias est chaud


3h15

Ferdi :

C'est vraiment incroyable: y a plus d'une dizaine de personnes avec nous.

J'ai envie de demander à Philadelphie si elle aussi elle entend "T'aimes les gnocchis! les gnocchis! à t'es okay daddy" dans le morceau Smooth Criminal de Mickael Jackson mais je me souviens qu'elle ne parle pas français.

Du coup, je continue à danser comme un fou. Rackham me signale que je danse bien, je lui dit qu'elle aussi: je suis trop dans l'moove baby.

Alias :

Deux mains me touchent légèrement le cul ! Je crois que j'ai définitivement toutes mes chances avec Angleterre!

3h20

Ferdi :

Ça devient légèrement flou, là.

Je sais que je danse, les gens sont partout, une battle de danse s'improvise, ça me rappelle clairement mes expériences new-yorkaises.


Alias :

Grossière erreur: ce sont les mains de Ferdi!

3h26

Ferdi :

Oh My God: Alias vient de glisser sur le sol tel un Travolta disjoncté. Il bouge son corps sans se relever tel un prince des Mille et une Nuits au milieu d'un harem… ou tel une algue.

Alias :

Je n'ai plus de jambe (ni de pantalon) mais ça en valait la peine!
Je commence une approche sur LMFAO…en espérant qu'ils n'enchaînent pas sur du Gilbert Montagné!


Ouais, y'a limite tout le bar en fait




Ferdi :

Je chope une queue de billard et j'organise un concours de limbo.
La dernière fois que j'avais entamé ça, c'était lors d'un fameux jour de l'An et tout le monde avait terminé à poil...

3h30

Ferdi :

...


Alias :

...


4h10

Ferdi :

J'aurais pu danser avec elle, je pense qu'elle le voulait, j'aurais pu emmener Philadelphie deux Etats au dessus (de l'Ohio), mais vu l'état dans lequel j'étais, je ne pouvais pas prétendre à remuer sa géographie.

J'ai jamais su danser à deux de toute façon.

Alias :
 
A cet instant de la soirée, je n'ai jamais été aussi proche d'Angleterre.

La guerre de Cent Ans n'aura pas lieu. J'espérais discrètement l'inverse.

4h15

Ferdi :

J'aurais pu lui dire qu'elle était belle, qu'elle était pleine de charme et que j'avais envie de découvrir l'intégralité de son pays, là, tout de suite, sur le dancefloor.
mais je ne m'en souviens pas et honnêtement, je ne pense pas que j'ai dit des trucs comme ça.

Tout ce dont je me souviens, c'est que vers la fin, un mec chelou s'approche de Lady Sheepy et qu'elle lui lance un sonore "WHOWHOWHO!" du genre "recule mec, ça va pas l'faire".

Le gars décroche et s'approche de Philadelphie et du coup c'est à moi de lancer un "WHOWHOWHO" pour le faire fuir.

La technique fonctionne et Philadelphie m'attrape le bras pour me remercier, en mode "mon héros!".
Je suis hyper satisfait.

Alias :

Survolté par la musique et électrisé par Angleterre, j'aurais pu mettre en pratique, sur elle, le porté final de Patrick Swayze dans Dirty Dancing, quitte à ce qu'elle termine comme François Cluzet dans Intouchables.

Heureusement pour elle, c'était la pause cigarette (pourvu que personne dehors ne connaisse la stratégie de la clope!).


5h00

Ferdi :

Le Bar ferme. On se retrouve dehors.

On décide de raccompagner les filles à leur bus "For safety", dis-je tel un gentleman.

Je gagne encore quelques points, mais ça n'ira pas plus loin pour ce soir.

On a quand même récupéré leurs numéros et on leur propose une grosse soirée la semaine prochaine, des fois qu'elles retombent dans le panneau.

Sur le chemin, on discute . Je parle avec Angleterre, de culture il me semble, pendant qu'Alias drague MA Philadelphie.

Arrivés devant l'arrêt de bus , je fais la bise à mon asiatique. Lady Sheepy, sentant la dernière chance arrivée, lance dans un élan de désespoir :

"What this Kiss?? Do the Smack!!" 

C'était clairement l'une des phrases de la soirée!

Mais je tiens mon rôle de mec cool jusqu'au bout et je me contente de sourire à Philadelphie en lui souhaitant un bon retour…

J'en aurais bien fait mon pti déj quand même…

5h30

Alias :

Je me dis qu'il a définitivement une ouverture avec Philadelphie, qu'il devrait l'embrasser, que rien ne peut entraver ce baiser quasi-assuré mais non, Philadelphie est avec une amie et Ferdi est un mec cool, un mec cool ça ne fait rien avec les filles qui ont des amies.

Pour ma part, la soirée aurait pu se terminer de façon plus chaotique : je ne pouvais ni enregistrer le numéro d'Angleterre ( téléphone HS ) ni son nom ( cerveau HS ), mais j'avais le numéro de Philadelphie: l'honneur est sauf!

Du coup, nous repartions légers vers Aubervilliers.

Deux chansons collégiales dans le bus, 15 minutes d'attente pour le bus suivant et trois carambars plus tard, nous voilà de retour à notre point de départ.

Il est 6h du matin : nous hésitons entre le nanar du samedi soir et les dessins animés abrutissants du dimanche matin: le choix se révèle cornélien. Du coup, on se couche.

06h15

Ferdi :

(léger ronflement)

Alias :

PS: J'ai ENCORE oublié de boire mon verre d'eau pour décuver…Pas de PCP pour ce soir … MAIS on a un an pour convaincre …

jeudi 14 mars 2013

Un An pour convaincre - Episode Second




Leur Quête: Le PCP.
Leurs Armes: Ils ont un an pour les trouver.




Episode II
-La Soirée où ils ont essayé de choper des meufs à la grosse bringue d'Albert.-


20h00

Ferdi :

A cet instant, je sors d'une session de jeu de rôle palpitante avec mes enfants (quand je dis mes enfants, je veux dire les gosses dont je m'occupe).

Après être passé chez ma mère, avoir échangé quelques drôleries et jeté un oeil sur mon profil Adopte-un-mec qui fait définitivement grise mine, je pénètre lentement sous terre, m'engouffre dans une caisse de métal rectangulaire et me laisse porter vers Porte de Vincennes.

En arrivant là-bas et avant que je n'aille faire les courses au Franprix du coin, je suis rejoins par Sheep Mc, le meilleur pote de mon frère, devenu un membre de ma famille, avec qui on a fondé un groupe de rap il y a quelques années.

Mon cotonneux camarade (il faut voir ses frasques capillaires) n'est pas seul: il a sous le bras son ami Wilsie, qui nous accompagnera en ce début de soirée.

Après avoir acheté quelques Desperados© (à ce moment-là, je songe à la gente féminine: il paraît que c'est une boisson de meufs) et deux sandwichs club pour me sustenter, j'annonce à Sheep MC qu'il faut trouver un lieu pour s'abriter temporairement du froid.

20h15

Alias :

La coloc des Lilas est une étape forte appréciable avant les soirées PCP (Plan Cul Parfait pour ceux qui auraient oublié le contenu de ce blog) avec Ferdi.

C'est toujours l'occasion de tester, en avant-première, les stratégies de drague qui seront développées lors des soirées du même nom ( bientôt aussi légendaires que la quête héroïquo-épique de Frodon en Terre du Milieu, même si cette dernière se révèle extrêmement limitée dans son ambition spirituelle).

Cette étape sera néanmoins de courte durée: le temps de saluer Blonde et Rousse (toutes deux lascivement étendues sur les canapés en cuir noir du salon , devant le film Bancs Publics de Bruno Podalydès: un délice) et de voir passer le Breton ( politico-zythologue confirmé mais surtout heureux colocataire de Blonde et rousse ), je dois déjà partir .

Ferdi ne me pardonnera aucun retard: vu l'enthousiasme et le bouillonnement psychique de ce dernier à l'idée de développer, ce soir, une nouvelle stratégie de drague dont j'ai eu quelques échos mobilaires l'après-midi même, il ne sera pas en mesure d'attendre une seconde.

J'apprends la présence d'une invitée surprise du nom de Tadv que je connais grâce au Breton qui me l'a décrit comme une fille prolixe, d'une exubérance folle.

Le temps que Rousse me prépare amoureusement mon casse-beuh du soir ( casse-croute de beuh pour les néophytes ) et de voir le Breton rejoindre ses sirènes d'appartement , une Grimbergen dans une main, une souris d'ordinateur dans l'autre
( il a bon sur toute la ligne ), je traverse en vitesse le salon, prêt pour une nouvelle aventure.

Ferdi :

Avec Sheep MC et Wilsie, nous échouons à l'Escale, un troquet qui ne paye clairement pas de mine mais qui a le mérite d'être ouvert et presque vide .

Le gérant nous explique qu'il va fermer dans peu de temps mais qu'il peut nous servir une pinte. Wilsie acquiesce: c'est un garçon peu contrariant .

C'est un moment particulièrement agréable: l'enthousiasme du gérant pour les choses de la vie joue beaucoup. Ce dernier nous explique qu'il est là depuis peu, qu'il a pas mal de clientèle du fait du lycée à proximité et nous parle de ses projets pour faire vivre un peu plus son bar. Sheep MC est parti tirer de l'argent. 

Je suis alors seul avec le gérant, une vieille habituée bien aimable ( mais probablement seule et terriblement alcoolique ) un homme de couleur qui passe le balai et Wilsie qui ne pipe mot: tableau parfait.

Lorsqu'il revient, nous finissons nos bières ( je l'aide à finir la sienne ), payons ( 2,50 euros la pinte: prix de bienvenue, fortement influencé par la présence sobre et classieuse de Wilsie ) et promettons de faire de la pub pour le bar en mettant des cartes de visite sur les tables de la soirée où nous irons.


Wilsie & Sheep MC dégustent une pinte à 2,50 euros

Il s'agit en l'occurrence de l'anniversaire de R2D2, une amie de Sheep MC.

20h35

Alias :

Je suis en retard.

20h45

Ferdi :

Notre groupe est désormais au complet: Alias, Sheep MC, Tadv (une pote du Breton que je n'avais jamais vu en vrai et qui me déboîte à League of Legends, du coup je l'ai invité) et moi nous dirigeons ainsi vers l'Anniv de R2D2.

Une femme blonde caresse Wilsie lorsque nous passons à côté d'elle. Je me rends compte du potentiel de ce dernier et envisage clairement de retenter l'expérience en sortant avec une autre personne morphologiquement proche de lui.

21H00

Ferdi : 

Nous arrivons à l'appart de l'amie de Sheep'. Dans le hall, nous croisons une jolie jeune femme blonde qui nous dit : "Vous allez à l'anniversaire de R2D2? "
Comme je ne voyais pas l'intérêt stratégique de mentir, nous avons confirmé.

Du coup, il n'y avait pas assez de place dans l'ascenseur.                           
Tadv et Blondie sont montées, accompagnées de cet opportuniste de Wilsie et j'ai grimpé à toute vitesse les escaliers pour tenter de faire des grimaces à chaque étage devant la porte vitrée de l'ascenseur.

21H05

Alias:

Wilsie rencontre une nouvelle fois un grand succès auprès de la gente féminine ( voire masculine ), ce qui nous permet de nous introduire plus facilement dans cette soirée (surtout Tadv), mais également de susciter un brin de sympathie auprès des gens assis dans le salon.

Du coin de l'oeil, je vois Ferdi poser sur la table des cartes de visite ( WTF??? ), alors que nous sommes invités à nous asseoir à même le sol afin d'intégrer la discussion et d'intercepter quelques bons mots, lancés ça et là dans la pièce.

Mon attention est dirigée vers la FJCD de la soirée ( Future Jeune Cadre Dynamique) : étudiante en design dans l'espace, tailleur noir, lunettes rondes et mains docilement posées sur les genoux, il ne lui manquait plus qu'un blini nappé de tarama dans une main et le dernier Cosmopolitan dans l'autre pour incarner son surnom.

C'est alors qu'elle me raconte avec enthousiasme ses loisirs du week-end : la confection d'abat-jour avec des sacs Monoprix .

A ce moment là , la donne change du tout au tout : elle était chiante mais insolite. En effet, à cet instant, elle pouvait devenir le PCP .

Mais le temps de me resservir une chips et d'avaler deux gorgés deux bières pour me galvaniser, elle annonçait qu'elle partait: les études n'attendent pas.

A moitié surpris par ce départ anticipé et complètement déçu à l'idée que je ne connaîtrais pas ses autres passions (créatrice de vêtements en papier mâché pour chien ou qui sait, maroufleuse de meubles design fabriqués avec du scotch ...), j'intègre le cercle très large ( et très masculin ) des initiés de LOL .
                
Pause PCP: on cause jeux vidéos.

22h35

Ferdi :

Après avoir longuement discuté culture vidéoludique avec un mec dont je ne me rappelle plus le nom et complimenté l'auteur du tableau d'anniversaire, je fais comprendre à Alias que je vais me lancer.



Le Tableau d'anniversaire (ça ne se voit pas mais c'est R2D2 dans la pupille du poisson)



Ce soir là , mon plan était d'utiliser la technique de la blague nulle qui consiste à inventer une blague, de préférence particulièrement médiocre et de miser sur le second degré et l'humour du récepteur pour briser la glace d'entrée de jeu.

Je vais à la cuisine, déterminé.

22h36

Alias :

Ferdi revient avec quelqu'un … Fatiguer.

Ferdi :

Fatiguer : ce n'est pas une faute d'orthographe.
C'est vraiment le pseudo d'un pote , vu que "fatigué" était pris , il a du mettre ça .

Ma mission fut un échec , je n'ai pas trouvé de demoiselle à séduire , juste un copain , mais je ne me résigne pas .

23H00

Ferdi :

On se retrouve sur le balcon avec Alias et Tadv. On cause des toits de Paris, du fait qu'on devrait tous y avoir accès, que c'est cool, on raconte nos anecdotes, notamment la fois où Alias a pris une échelle pour monter sur un toit, genre le truc turbo-dangereux.

C'est pas le moment le plus palpitant de la soirée, mais c'est cool parce qu'on fume de la drogue.


23h15

Alias :

Pris d'une envie subite de m'avancer vers un groupe de gens qui m'est encore  inconnu , mais légèrement aidé par les soufflettes vaporeuses du joint sur le balcon (merci Rousse), je me lance: je ne sais pas à cet instant si je vais mettre en pratique la stratégie de la blague nulle et par la même occasion soutenir Ferdi ( cette dernière n'a pas encore fait ses preuves mais je fonde quelques espoirs dessus).

Finalement, je me lance dans toute autre chose: le " tu fais quoi dans la vie? ".

Stratégie sociale primaire et éprouvée afin d'entrer en contact avec le toujours-lambda de la soirée, cette dernière est néanmoins un moindre mal.

C'est parti :
- Je suis en archi … (et de deux)
- Je suis en archi … (et de trois)
- Je suis en archi … (and again…and again…and again...)

Angoissé à l'idée de faire la connaissance d'une customiseuse de boîte à camembert ou toute autre furie dans le même genre, je repense à l'énorme bringue proposée par Albert qui a lieu au même moment. Le départ est imminent quand soudain je retente sans conviction un timide et ultime "tu fais quoi dans la vie? "
-Je fais des études de lettres: BINGO!

Cécile, la petite vingtaine, blonde aux yeux marrons a une jolie bouche et sait l'utiliser. Elle est cultivée. On parle des Liaisons dangereuses pendant une heure: je veux être son Valmont .


00h17

Ferdi :

Non mais ALLO ! Alias est complètement en train de me voler la vedette, le mec utilise la même stratégie que j'ai mis en place dans la journée en utilisant MES blagues à SON profit .
Un moment il quitte la blonde avec qui il causait et va voir Bénabar, un mec un peu mou du genou, alliant une répartie faible à un style adolescent peu percutant et un côté perroquet prononcé.

Alias est vachement virulent. Je me dis qu'il faut qu'il fasse gaffe car sinon on va passer pour des mecs pas sympas.

R2D2 a l'air de bien nous apprécier cela dit. Alors que je balance une pique à Alias sur son attitude , il s'en sort avec une pirouette en commençant à chanter "Joyeux Anniversaire". Tout le monde s'empresse de reprendre cette chanson en coeur, parce que tu vois, c'est le genre de truc important tu vois, faut être là et montrer que tu participes à l'émulation du délire, que t'es de tout cœur avec la personne.

J'ai beau lui faire mon visage du "WTF mec, tu fais quoi là?" Il parvient à esquiver mon attaque avec une permutation sociale.

Entre Tadv qui possède de multiples artefacts augmentant ses stats en sociabilité, Sheep MC qui a une putain d'aura grâce à Wilsie et Alias qui pompe mon style, je me sens un peu démuni.

00h29

Alias :

On vient de me dire que je ressemble à Sebastien Folin ,"Oh brigands, restes de charognes!"

00h30

Ferdi :

Quelqu'un vient de dire à Alias qu'il ressemble à Sebastien Folin, je me lance un "Oh les bâtards" mental .

00h31

Ferdi :

Je profite du fait que mon acolyte est au beau milieu d'une joute verbale qu'il a lui même enclenché en tapant sur les perruches ( un joli nom qu'on a trouvé pour parler des quelques braves types de la soirée ) pour déclencher une attaque sur deux meufs.
Il s'agit de Cécile , la petite blonde en lettres et de Gabon-Sénagal-Guadeloupe ( nommée ainsi en raison de ses origines pour le moins variées ).

- Hey, tu connais la blague du cyanure ? dis-je à l'une d'entre elle.
- Non .
- Elle est mortelle .

Froid glacial , je sens le silence peser comme un couvercle : c'est grisant . Je jubilerais presque de ma nullité.

- Alors peut-être que tu connais la blague de la virginité ?
- Non …
- Hum … je l'ai perdue.

A ce moment, je me dis que la chance peut peut-être tourner en ma faveur, sauf que c'est le moment que choisit Alias pour se ramener .
Je lui fais ouvertement un signe du style " Bouge ! Je suis en train d'augmenter mon charisme ! " mais je m'agite un peu trop et les filles me regardent bizarrement.

C'est la deuxième fois que je m' auto-plombe en faisant ça .

La première, c'était à une soirée chez des potes d' Alias où j'étais dans un bon délire avec une nana . Alias s'est pointé et j'ai dis face à elle: " Hey ! Regarde je suis en train de pécho!"

La meuf m'a plus reparlé après .


00h41

Ferdi :

Sheep MC vient me voir en me disant qu'il faut vraiment que je cesse avec mes blagues . J'ai du lui répondre un truc du style " tu peux pas comprendre " même si au fond je savais qu'il avait raison.

Je bois du très bon vin fruité qui vient du Père de R2D2 et c'est l'heure de bouger à la soirée d'Albert , la fameuse crémaillère super prometteuse où nous étions quasi-sûrs de trouver le PCP ( ou au moins un PC ).



Ferdi et le vin de qualité


Lorsque je sors , je croise un mec blond . Je lui dis " Salut , Bonne soirée! " parce que je suis un mec poli , cool et que je commence à avoir un coup dans le nez.

01h17

Alias :

J' appréciais l'aisance qu'avait Ferdi pour aborder les gens , notamment le " Salut ! Bonne soirée ! " balancé avec nonchalance au père de R2D2 au moment où nous partions .


Le Père de R2D2



Rien de grave: nous ne risquions pas de revenir de si tôt, malgré le fait que je commençais à apprécier la bienveillance que pouvait avoir l'hôtesse de la soirée à notre égard ( le vin était bon, je buvais ses paroles ).

Du coup, nous sommes partis. Sur la route, les bouteilles en main, nous préparions silencieusement le moment où nous serions dans le sein des seins : chez Albert .

Ferdi aiguisait sa stratégie de la blague nulle ( à côté d'un Sheep MC affligé ) pendant que je consultais "le bon coin" en vue de l'achat d'une grosse peluche.

Quant à Tadv , je sentais qu'elle allait passer la meilleure soirée de sa vie, vue l'exaltation et la ferveur qu'elle dégageait tout au long du before.

Nous étions pressés d'y être, très pressés, terriblement pressés puis nous y étions: surexcités.

La grosse bringue n'était plus qu'à quelques pas: le digicode était devenu notre ultime obstacle, le boss de fin de niveau . Il ne manquait plus que quelques chiffres à pianoter sur ce dernier afin d'intégrer la soirée du siècle .

Le code était faux. Nous étions au 9 : la soirée avait lieu au 17.


Ferdi :

A mesure que nous avançons vers l'appartement où a lieu la crémaillère d'Albert , le son s'amplifie dans les rues parisiennes , littéralement.

Les échos des morceaux " branchouilles " ricochent sur les murs plongés dans la pénombre de la rue de Belzunce : c'est incroyablement fort , je ne peux m'empêcher de penser aux voisins , ils doivent définitivement prendre cher .

On rentre dans l'immeuble : des gens en sortent . Je demande où se trouve la fête , on nous parle du deuxième étage. On arrive devant la porte derrière laquelle il y a un bruit assourdissant . Je sens venir le truc .


01h23

Alias :

Couloirs vitrés , escalier en marbre , ascenseur qui ressemble à la porte d'un appartement , j'avais presque la sensation d'être dans le seizième .                 

Je me sens chez moi.


Oui, c'est l'ascenseur



J'espère juste que la soirée ne sera pas trop guindée et que je ne retrouverais pas une autre FJCD ( pire : la même qu'au before ) .

01h25

Ferdi :

OMG ! C'est tu-tu-turblindé ! (turbo turbo turbo blindé) .

On ne peut même pas circuler dans le premier couloir et je ne connais absolument personne!

On parvient à se glisser à l'intérieur . J'ai particulièrement envie de pisser donc je file aux chiottes , par miracle inoccupées à ce moment là .

En pissant je réfléchis et je me rends à l'évidence : on ne peut pas rester ici .

01h27

Ferdi :

Je sors des toilettes : je fais signe à Tadv et à Sheep MC ( je ne vois plus Alias ) qu'il faut qu'on s'en aille.

En chemin, je croise une meuf que j'ai déjà vu chez Mélusine la semaine d'avant.
Elle ne me reconnaît pas: normal.

On va se poser dans les escaliers et j'envoie un texto à Alias en lui expliquant précisément la situation .

01h28

Alias :

" Sors !!! " : bref et concis , le message que je viens de recevoir prend tout son sens en rentrant dans les chiottes de l'appart : l'odeur était nauséabonde : la soirée tout autant.

Des gens nauséeux bousculaient d'autres gens encore plus nauséeux qui en bousculaient d'autres au bord du coma éthylique qui eux-mêmes frappaient violemment à la porte des chiottes dans lesquelles j'étais ( c'est d'ailleurs à cet endroit et à cet instant précis que je me suis permis de prendre quelques notes pour le blog et ce , de la façon la plus exhaustive possible ) .

Après quelques minutes , je décide de sortir , en évitant soigneusement de croiser celle qui , apparemment , s'est vidée dans l'une des chambres de l'appartement par ma faute . Je rejoins ainsi mes camarades d'infortune .

Notre sort futur est incertain mais notre décision est irrévocable .

01h30

Ferdi :

Nous nous retrouvons dans la rue : l'air frais fait du bien mais n'enlève en rien la sensation de frustration éprouvée .

Le second épisode de notre quête du PCP risquait fort de se solder à nouveau par un échec cuisant.
A la fenêtre , j'aperçois Mélusine qui me voit aussi . Elle fulmine :
" Ferdinand ! Mais qu'est-ce que tu fais!?"

Je tente de faire un signe amical qu'elle a sûrement interprété comme un acte nihiliste et malveillant : j'en suis désolé , mais pas tant que ça .

On trouve un taxi quelques mètres plus loin : ce dernier va nous attendre au feu , juste devant l'immeuble de la crémaillère d'Albert . Je revois Mélusine qui me crie à nouveau quelque chose que je ne comprends pas . Une nouvelle fois , je lui fais un signe amical et je monte dans le taxi .

Sheep Mc appelle R2D2 . Il lui demande à ce qu'Alphonse ( une copine à lui avec une belle poit … personnalité , arrivée entre temps ) ne quitte pas la soirée . Il veut la voir , ça tombe bien , moi aussi .

En chemin , on s'amuse avec les plaques d'immatriculation . Alias trippe sur celle où il y a marqué FN . Il manifeste un tel enthousiasme que j'ai un peu peur que le chauffeur de taxi nous fasse payer le tarif Facho .



La plaque en question



Je suis aussi assez ivre à ce moment-là et j'envisage un moment de mettre ma main sur la jambe de Tadv . Je ne le fais pas parce que je crois que c'est un peu cavalier . Plus tard dans la soirée, je tenterai des trucs encore plus nazes qu'on s'empressera de me rappeler le lendemain.

Alias:

La soirée s'engageait mal . La perspective du navet de fin de soirée devenait au fur et à mesure le film de début de soirée quand soudain , Sheep MC propose la meilleure stratégie de repli : retourner chez R2D2 .

Le ridicule ne tuant pas ( les excuses bidons de Sheep Mc concernant une hypothétique maladie encore moins ) , nous préparions les hostilités afin que notre retour ne passe pas pour un échec cuisant .

Les bouteilles en main , ( toujours les mêmes ) nous voilà arrivés à notre lieu de départ .

01h50

Ferdi :

Lorsque je rentre dans l'appartement de R2D2 , je me dis que pour ne pas perdre la face , je dois sortir le grand jeu . J'explique :

" Nous marchions dans la nuit , enthousiastes et jeunes quand soudain nous avons eu une illumination : nous ne pouvions quitter ainsi de si merveilleux compagnons de soirée, alors on est revenu " .

J'espère , avec cette déclaration , gagner enfin l'aura charismatique de mes pairs .
 Je sens que l'alcool monte , j'ai envie de communiquer , mais plus le temps avance , plus ce qui sort de ma bouche n'est plus qu'un vaste flot chaotique, embrumé d'alcool .

02h00

Ferdi :

Sheep Mc saute dans les bras d'Alphonse , son amie qu'il voulait voir .
Je la salue et m'assoit à ses côtés.

Elle porte une tenue stylée de niveau 16 ( le max est à 18 ) : petit gilet noir surplombé d'un joli col blanc , elle affiche son habituel sourire charmant et m'éclaire de son regard espiègle .
Nous discutons un moment . Je lance quelques compliments : ce n'est pas compliqué puisque je pense tout ce que je dis .

En plus d'avoir une plastique avantageuse , Alphonse est drôle , candide
et généreuse : elle a toute les qualités requises pour être mon PCP .


Dans ma tête, elle ressemblait à ça


02h15

Alias :

L'entreprise de drague de Ferdi vis-à-vis d'Alphonse faisaient jaser , provoquant quelques commentaires amusés dans l'assemblée : enfin un peu d'action .

Mat Jr. d'un côté, Sheep MC de l'autre , j'étais royalement assis à table , spectateur de ce charmant spectacle.

Je réfléchissais à une nouvelle approche vis-à-vis de Cécile : j'allais peut-être avoir besoin de l'aide de Wilsie . Les perruches arrivent : je me barre .

02h30

Ferdi :

Putain , le moment le plus tordu de la soirée .

Je balance deux trucs qui , s'ils pouvaient initialement avoir un fond de vérité , lancés à cette heure-ci deviennent d'une stupidité affligeante .

Dans un premier temps , j'évoque une anecdote qui m'avait été racontée par un copain comédien de Mélusine lors de la dépendaison de crémaillère de cette dernière.
Un truc sur le fait que grâce à la nano-technologie , certaines personnes de notre génération pourrait hypothétiquement vivre mille ans . La déclaration fait son petit effet.

C' est aussi à ce moment-là que je porte à mes lèvres une bouteille vide en disant : "Ce vin est très bon" et j'enchaîne avec une déclaration toute aussi borderline que la précédente .

Je demande à mes interlocuteurs ( des perruches pour la plupart ) s'ils ont une idée de la manière dont nous pourrions sortir le monde de la crise démographique dans laquelle il est plongé ( imaginez que même sans alcool , je suis incapable de proposer un discours plausible à ce sujet ) . Comme je n'obtiens pas de réponse , je sors ( littéralement puisque je mime le geste ) un argument de ma poche.

J'explique avec un air décontracté que l'homosexualité va sauver le monde car les homos et les lesbiennes vont adopter tous les enfants et ne plus en faire : du coup , ce sera un bénéfice total .

Bien entendu , les gens en face de moi trouvent ça contestable et s'empressent d'argumenter à tort et à travers en exposant des choses encore plus stupides , mélangeant même mes deux problématiques alors qu'elles n'avaient pas de concordance entre elles .
Du coup, désemparé , je me sens obligé de communiquer avec une marionnette ( en l'occurrence ma main ) qui possède un charisme plus important que le mien et qui peut donc me sortir de ce marasme d'intellectuels du dimanche .





Alias :

Ferdi argumentait avec lucidité , une bouteille dans une main ( le goulot à la bouche ) , une marionnette dans l'autre : beau pied-de-nez à ceux qui débitaient simplement et avec bravoure aberrations mentales sur lieux communs affligeants ( finalement , ils méritaient bien leur surnom de perruches ) .

Pour ma part , je passais un bon moment . J'étais conscient que l'objectif PCP de la soirée était fortement compromis ( le contenu du blog a dû se propager à vitesse grand V durant notre TRES courte absence , ce qui réduisait nos chances de drague à un niveau proche de -10 ).

Par ailleurs , je me trouvais tristement loin de Cécile qui s'était encastrée dans un coin reculé de la pièce ( je la reverrai une autre fois ) .

Je me suis finalement épanché sur quelques anecdotes de jeunesse avec Tadv ( même lycée fréquenté , on a des choses à se raconter ) .

Intermittent de l'amour : je suis en pause .

03H00

Ferdi :

Après ces joyeuses discussions dans la cuisine , j'apprends que Fatiguer est en train de rendre l'âme dans les toilettes . Je me dis qu'aller le secourir pourrait me faire gagner des points auprès des demoiselles de la soirée .

Je vais devant la porte des chiottes et je prends ma grosse voix pour que les infra-basses pénètrent son corps . J'utilise ce procédé avec les enfants et ça marche très bien ( je ne pénètre pas les corps des enfants physiquement , entendons-nous bien ) .

Comme il ne répond pas , je tente la technique de l'hypnose : " Fatiguer , entends ma voix , éloigne-toi de l'ombre , reviens vers la lumière , fatigueeeerrrrrrr !" . La scène dure quelques minutes .

Mon ivresse me rend plus déterminé , je ne lâche rien et je parviens finalement à le faire sortir ( je pense que j'ai dû être tellement chiant qu'il s'est résigné ) .
Finalement, R2D2 va le coucher et la soirée peut reprendre sans que je sache si je suis devenu plus classe durant cet interlude , ou non .

Alias : 

Je ne sais plus quoi attendre de cette soirée . Posé sur le balcon , un joint à la main , j'inspecte la porte d'entrée , espérant un deus ex machina , l'intervention d'un nouveau rôle dans cette pièce où les personnages devenaient péniblement récurrents .

Rien ne se passe. Tant pis : je vais parler à Cécile .

03H30

Ferdi:

Je commence à être complètement rétamé . La soirée bat son plein et je ne suis pas du tout Full Stuff.


Quand t'es Full Stuff, t'es badass tu vois



Je marche vers le balcon avec un seul oeil ( à demi-fermé ) ouvert et je vais fumer un joint avec un mec pas intéressant . J'acquiesce à tout ce qu'il dit en hochant de la tête: j'ai l'impression d'être un chien en plastique sur la plage arrière d'une voiture .

04h00

Ferdi :

Il se passe un truc avec Alphonse . Je pige plus rien , je suis assis par terre , je crois qu'un moment je pose ma tête sur les jambes de Tadv : ça doit la mettre super mal à l'aise , je suis over-torché .

Je regarde Alphonse . Je crois qu'on parle mais je suis même pas sûr .

Je me souviens qu'elle m'embrasse la main
( Il paraît que je le fais avant elle . Mémoire sélective quand tu nous tiens ) .

Alias :

Ferdi est en plein coma vertical : je vais le rejoindre !

04h15

Boobs.Yeux.Boobs.Yeux.Boobs …

04h25

Alias :

...

Ferdi:

Alias vient de couper la musique en voulant recharger son Ipod . Grand moment de solitude pour lui … Boobs ...

04h30

Ferdi :

On fume un joint énooooooorme . Selon Sheep MC , mes yeux étaient rouges mais d'une puissance sans égale : je me souviens de rien .

04h40

Ferdi :

Ça fait une heure que Cécile et Gabon-Sénégal-Guadeloupe disent qu'elles vont se barrer , mais un moment y a un gros morceau hip-hop qui passe .

J'ai envie de danser : Gab'Sé'Gua aussi . Je rejoins la jolie métisse et on danse : comment c'est cool .

04H45

Ferdi :

Merde , elles se sont barrées .

06h00

Alias :

Fin de soirée : même lieu , même personnes .

Le temps de faire quelques salutations aux uns et la bise aux autres , je fais un panoramique rapide sur tous ceux qui sont présents dans la pièce , tout en me faisant la réflexion suivante (définitivement bourré , certes , mais encore conscient ) :

au final , la FJCD de la soirée ( l'illustre designeuse dans l'espace , créatrice d'abat-jour avec des sacs Monoprix ) était-elle la seule représentante de sa caste dans cette joyeuse arène nocturne?

Et si, finalement, ils étaient tous pareils ? La petite vingtaine , aspirant à la quarantaine, hypersexuels dès l'âge de 15 ans , experts sexuels à 16 , blasés sexuels à 17 , résignés sexuels à 23 , bourgeois à 25 , pères et mères la vertu à 30 , ambitionnant un futur cadre de vie strict et castrateur. Pour résumer : consanguins dans leurs relations professionnelles et étrangers dans leurs relations intimes?

Qui sait! En tout cas, il est temps d'y aller!

Ferdi :

Ok . J'ai beau faire des efforts , je ne peux pas vous dire ce qu'il s'est passé durant cette dernière heure . Tout ce que je sais , c'est que lorsqu'on se barre , j'insiste pour qu'Alphonse vienne avec moi : ça devait être affligeant .

Sheep Mc nous dit : "Je vais rester pour profiter de la soirée" . La blague .

On descend . On quitte Tadv . On se dirige vers le tramway .

06h15

Alias :

La démarche nonchalante ( l'alcool et les joints aidant ) n'est pas toujours la meilleure , surtout quand il est question de rentrer en vitesse dans un tramway qui ferme ses portes . A bon entendeur.

Nous attendons donc docilement le prochain tramway .

Il fait froid. Heureusement , Ferdi a un sac plastique et un slip .



Return of the Bag-Man


07h30

Ferdi :

Le boulanger en bas de chez moi prend la carte à partir de 10 euros : on prend donc une quantité impressionnante de croissants et autres pains au chocolat . On échoue dans le canapé . On allume la télé . Si 04h00 est l'heure du nanar horrifique , 07h30 est l'heure des dessins animés .

On tombe sur Thundercats. Le logo me dit grave quelque chose. Je crois que c'était un truc des années 90 à la base. Je sais pas si c'est l'alcool mais on voit des références sexuelles partout.

8h30

Ferdi :

J'oublie de boire le plus d'eau possible. On se couche. Pas de PCP pour ce soir mais on a un an pour convaincre.